Le 2 juin 2018, à l’occasion de la manifestation nationale “Rendez-vous aux Jardins”, le musée Saint-John Perse de Pointe-à-Pitre avait inauguré le “Caribbean Green Wall”. Cette oeuvre artistique et écologique conçue par Myriam Maxo avec l’aide des élèves du Lycée Alexandre Buffon de Baie-Mahault représentait un mur végétal fait de cartouches d’encre vides recouvertes de tissu wax et accrochées avec de la corde à un support en bois.
La designer guadeloupéenne avait été reçue avec les honneurs. Il faut dire que la créatrice a gagné en notoriété en 2015 quand Beyonce, la star américaine du R&B, a posté sur sa page Facebook un de ses oursons en wax qu’elle a offert à sa fille…
Différents partenaires du projet avaient pris la parole devant la presse : Jacques Bangou (ancien maire de Pointe-à-Pitre), Henri Congré (directeur général de HMC Riso), Wilhem Germany (XL Airways), la proviseure et une enseignante du Lycée Alexandre Buffon, Myriam Maxo et quelques élèves.
De nombreux grands thèmes avaient été abordés : la formation artistique, notamment celle des jeunes, la végétalisation de la ville, le recyclage, la coopération internationale, les compétences guadeloupéennes etc.
Aujourd’hui, en passant devant le Musée Saint-John Perse à la rue de Nozières, on ressent une certaine désolation : l’édifice qui appartient à la ville est fermé (on se demande bien pourquoi puisque le gouvernement a autorisé l’ouverture des musées en respectant les gestes barrière, d’ailleurs d’autres lieux culturels municipaux sont aussi fermés…), le long panneau présentant le musée gît vulgairement sur le sol etc.
Quant à l’oeuvre d’art de Myriam Maxo, elle ne ressemble plus à rien : le tissu des cartouches d’encre est défraîchi, les plantes et les fleurs sont mortes de manque d’eau et de soins. Certains diront que c’est la faute du confinement en vigueur du 17 mars au 11 mai 2020 sur tout le territoire français mais il est si facile d’accuser le covid-19 de tous les maux.
Souhaitons que la nouvelle municipalité, qui porte les couleurs de l’écologie et qui a entrepris de nettoyer les rues de la ville avec les habitants, trouve une solution pour cette oeuvre végétale qui a fait la fierté des lycéens, il y a deux ans. Ce lieu municipal mériterait aussi d’être nettoyé non pas par la population mais par les agents municipaux; c’est leur fonction…