Le gwoka : Musique, chant et danse en Guadeloupe

Le gwoka est né de la rencontre d’esclaves venus de différentes tribus africaines. À leur arrivée dans la Caraïbe, ils ne parlaient pas la même langue, ils n’avaient pas les mêmes coutumes mais ils connaissaient tous la musique. Sous le soleil de la Guadeloupe, les langues africaines se sont mélangées à celles des esclavagistes européens et ont emprunté des mots amérindiens. Le “Bois fouillé”, ce tambour que l’Africain fabriquait sur son continent à l’aide d’un tronc qu’il recouvrait d’une peau d’animal, a d’abord été remplacé par le tonneau ayant par exemple transporté du vin, de l’huile ou des salaisons car il était interdit à l’esclave de couper un arbre. Le ka était né. Finalement, l’instrument à percussion a été appelé “Ka” et la musique, la danse et le chant ont pris le nom de “Gwoka” (gros ka, en français). Pour trouver l’origine de ce mot “Ka”, les chercheurs se sont penchés sur l’histoire de l’Inde, de l’Égypte, de l’Afrique centrale ou d’autres îles de la Caraïbe puis se sont accordés pour dire qu’il vient d’Afrique.

Aujourd’hui, le “Ka” n’est plus fabriqué avec des tonneaux mais avec des planches de bois, un travail de précision…

C’est lors d’un “Léwòz” que le “Ka” (accompagné de “Chacha” ou maracas et de “TiBwa” ou deux baguettes frappant un bout de bambou) rentre en scène. Il y a deux “Boula” c’est-à-dire deux “Ka” sur lesquels deux “Tanbouyé” (joueurs de tambour-ka) frappent des rythmes réguliers et un “Mawkè” c’est-à-dire un joueur qui accompagne le chanteur et le danseur en donnant libre cours à l’improvisation.

Il a sept rythmes officiels dans le gwoka : le “woulé” ; le “kaladja” ; le “graj” ; le “toumblack” ; le “léwòz indèstwas” ; le “menndé court” ; le “granjanbèl”. Cependant, il en existe d’autres dénommés le “léwòz de Jabrun”, le “padjanbèl”, le “menndé long”, le “sobo”, le “mayolè”, le “grap a kongo ou encore le “takout”.

On trouve deux sortes de chanteur : le soliste qui est le chanteur principal chantant les couplets tout en improvisant ; les choeurs (appelés, “répondè”) qui chantent les refrains et tapent dans les mains. Les solistes sont en majorité des hommes mais, depuis quelques années, les femmes chantent aussi. Auparavant, la chanteuse de gwo ka était considérée comme une femme de mauvaise vie.