La Guadeloupéenne Irie Keef chante “An Nalé”, en duo avec l’Haïtien Doaly

La chanteuse a sorti le 30 septembre dernier son 5e single intitulé “An nalé” en collaboration avec Louides Dama alias Doaly, un artiste et journaliste haïtien vivant en exil à Miami.

An-Nalé-Daoly-Feat-Irie-Keef-Artwork-By-Gwadesigns
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On ne savait pas qu’Irie Keef pouvait chanter du konpa (ou Compas) mais le titre “An nalé” avec Louides Dama alias Doaly nous prouve le contraire. “Le Compas n’est pas mon registre habituel alors il a fallu me coacher”, dit-elle en riant. On apprend alors que ce duo est né d’une rencontre virtuelle entre les deux Caribéens qui ont travaillé dans le milieu audiovisuel dans leur île : C’est sur les réseaux sociaux que Daoly m’a contactée. Il aime mon style, mon univers, ma voix et souhaite qu’on crée de la musique tèt kolé”.

L’artiste et journaliste haïtien lui a alors envoyé par internet ce titre qu’il a composé et, sous la direction de Mister Francky du Studio Debs et fils à Pointe-à-Pitre, “An Nalé” a été finalisé. Les choeurs ont été assurés par la chanteuse Krysstal, Manno et Valy et des jeunes musiciens – certains étant bien connus sur la scène zouk – sont venus compléter l’équipe : Claudy Durizot (basse), Karim Verger (guitare), Stevy Landre (batterie) et Maestro Shiller (clavier).

35Enrôlé dans un programme de volontariat entre Haïti et les États-Unis (aujourd’hui suspendu par Donald Trump), Louides Dama qui vit en Floride depuis avril 2024, a suivi avec attention cette collaboration à distance. L’artiste qui a déjà fait partie de groupes musicaux (Désizyon et Kotèj) a sorti plusieurs titres dans son île en 2016, 2017 et 2022.

Le tournage du clip s’est également fait séparément avec deux réalisateurs : des images de Doaly en Floride (notamment à Little Haïti à Miami) tournées par Drew Umland ayant été assemblées avec celles de Irie en Guadeloupe (notamment à l’Îlet du Gosier), filmées par Cédric Marcellin. “Je suis enchantée. Grâce à la technologie, on a pu au delà de la distance : écrire, composer, chanter, enregistrer et sortir un titre. On a même tourné un clip. Tou sa : tèt kolé – ansanm ansanm. C’est beau. Pour moi, c’est aussi nouveau et donc très enrichissant. Comme à chaque fois, on y a mis tout notre coeur. Le résultat vous ravira : je n’en doute pas”, déclare la chanteuse qui propose ainsi son 5e single.

37“Pour auto-produire ce nouveau single, j’ai également pris en main la direction créative du clip. La conception artistique dans tous ses aspects me passionne. J’y trouve une énergie apaisante, je m’y sens pleinement présente. Dans ce scénario, j’ai imaginé cette femme mer et terre, qui glisse sur les eaux profondes, et festoie avec sa compagnie sur le rivage. Pour moi, c’est comme Maman dlo, déesse des eaux. Elle est grâce : courageuse et forte, elle bénit tous ses enfants. L’eau c’est la vie, on ne peut l’arrêter. Je vois dans cette image un symbole d’espoir pour l’humanité”, explique-t-elle.

De son côté, Doaly – qui vit en exil avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête car il risque d’être renvoyé en Haïti à n’importe quel moment malgré l’insécurité qui y règne – rêve de venir aux Antilles françaises pour y faire des concerts avec son amie Irie Keef : “J’aime beaucoup la Guadeloupe, la Martinique, et aussi la Guyane. J’aimerais rencontrer d’autres artistes, tisser des liens, travailler tèt kolé sur de la bonne musique caribéenne. J’apprécie beaucoup le travail de Saïna Manotte. C’est une belle femme, je souhaite faire connaissance”.

En attendant, souhaitons qu’il fasse connaître le titre “An nalé” dans la nombreuse communauté haïtienne de Miami…