Jérôme Sainte-Luce: “Cette résidence m’a apporté des connexions et des opportunités de collaborations et d’expositions dans d’autres pays”

L'artiste Jérôme Sainte-Luce

À la fin de l’année dernière, l’artiste guadeloupéen, Jérôme Sainte-Luce, a participé à une résidence d’artistes à la Cité Internationale des Arts à Paris. Ce fut une expérience très enrichissante pour le Trois-Riviérien à tous les niveaux. Il nous en parle dans cette interview.

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Kariculture : Quand as-tu participé à cette résidence d’artistes à la Cité Internationale des Arts ?

Jérôme Sainte-Luce : J’ai participé à la session 2022 de la résidence du 03 Octobre au 26 Décembre 2022.

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Kariculture : Pourquoi as-tu choisi cette résidence d’artistes en France hexagonale ? Il y a des résidences en Guadeloupe…

J. S.-L. : J’avais d’abord choisi de postuler à cette résidence parce qu’elle présentait une durée favorable pour développer un long projet : soit 3 mois. Par ailleurs, j’avais quelques opportunités en Europe à approfondir et le fait d’être sur place, c’était aussi positif.

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Kariculture : Qui a organisé cette résidence d’artistes? Y a-t-il eu une sélection des artistes candidats? Quels étaient les critères?

J. S.-L. : Cette résidence d’artistes est soutenue par la Direction des Affaires Culturelles (DAC) de la Guadeloupe. Il y a une sélection des candidats suite au dossier déposé. Les critères de sélection étant de proposer un projet artistique ou de recherche pertinent selon le comité de sélection. Pour ma part, mon projet était axé autour de ma thématique de prédilection, à savoir les pétroglyphes, les fossiles, les figures rupestres, les mythes, la dimension instinctive dans l’art… Il s’agissait d’identifier des archéologues, des historiens et, évidemment, des artistes, des critiques d’art, des commissaires afin d’approfondir et enrichir mon travail artistique.

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Kariculture : Une fois arrivé à Paris, comment cela s’est-il passé? Peux-tu, par exemple, nous parler de tes occupations durant la journée?

J. S.-L. : Mon expérience de début de résidence s’est très bien passée, l’accueil et l’équipe de la Cité Internationale des Arts de Paris sont dynamiques et font leur possible pour répondre aux différentes questions liées au lieu de résidence, à l’hébergement, à l’atelier, aux multiples événements et ateliers effectués sur place, etc. Mes journées se composaient de différents rendez-vous avec des artistes, des archéologues, des galeristes ou de visites d’expositions… Le soir était généralement consacré à différents vernissages et rencontres et surtout à la création dans mon atelier. Mes habitudes n’ont guère changé vu que je crée plutôt en pleine nuit, que ce soit en Guadeloupe, Martinique ou à Paris. Quelques moments clés de mon expérience ressortent comme, par exemple, la préparation et la réalisation d’un Open-Studio en fin de résidence ainsi qu’une exposition collective à Zurich (Suisse) avec quelques pièces créées lors de la résidence à Paris.

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Kariculture : Qui te fournissait le matériel pour peindre, produire des oeuvres?

J. S.-L. : Grâce à une bourse attribuée lors de la résidence, j’ai pu acheter du matériel d’art, investir dans certains matériaux afin d’expérimenter autre chose.

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Kariculture : Quels artistes as-tu côtoyé durant ton séjour? Y a-t-il eu des échanges entre artistes durant ces trois mois?

J. S.-L. : J’ai côtoyé beaucoup d’artistes notamment des artistes du Cameroun, de la Polynésie, de la Tunisie. J’ai également pu redécouvrir (et collaborer avec) quelques artistes dont je connaissais déjà le travail artistique. Cette résidence permet de découvrir des artistes mais aussi, selon les affinités, d’entreprendre des collaborations,la durée de la résidence permet cela.

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Kariculture : Toutes les conditions étaient-elles réunies pour produire? Combien d’oeuvres as-tu réalisé? Es-tu satisfait de ton travail artistique?

J. S.-L. : Pour ma part, toutes les conditions étaient réunies pour produire : la synergie du lieu, le dynamisme artistique de la ville à savoir que, chaque jour, je pouvais visiter ou découvrir une galerie, un salon, ou un festival dans plusieurs domaines de l’art. Selon moi, tout cela favorise l’énergie créative dans la mesure où mes démarches étaient ciblées sur ma sensibilité. Ainsi, j’ai pu produire de nombreuses oeuvres, c’est-à-dire plus de 50. En conclusion, je suis très satisfait de cette résidence.

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Kariculture : À la fin de cette résidence, il y a eu une sorte de restitution du travail effectué par une “journée portes ouvertes”, peux-tu nous en parler?

J. S.-L. : Il n’y pas d’obligation de présenter une restitution en fin de résidence, tout dépend de l’objet de sa résidence. En ce qui me concerne, l’option d’un “open-studio” a été suggéré. Ça a été l’occasion de présenter une partie de mes créations aux différents publics, de parler de moi et de rencontrer des critiques d’art, des journalistes, des collègues dans un autre espace, etc. Très bonne expérience !

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Kariculture : Que t’a apporté cette résidence à la Cité Internationale des Arts pour ta carrière d’artiste peintre?

J. S.-L. : Cette résidence m’a apporté des connexions et des opportunités de collaborations et d’expositions dans d’autres pays, notamment en Côte d’Ivoire. Grâce à mes recherches, mes rencontres et mes découvertes, j’ai pu, je l’espère, obtenir une vision plus grande sur la profession.

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Kariculture : Conseillerais-tu aux artistes de vivre cette expérience ?

J. S.-L. : Je conseillerais aux artistes de vivre cette expérience, s’ils ont la possibilité d’effectuer une résidence sur 3 mois et plus dans un autre cadre.

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