Artistes et squatters doivent quitter le “Centre des Arts et de la Culture de Pointe-à-Pitre” en avril prochain

La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre parmi les artistes qui fréquentent toujours le chantier du Centre des Arts et de la Culture de Pointe-à-Pitre. Tous sont priés de “plier bagage” sous ordre de la communauté d’agglomération Cap Excellence, en avril prochain. Le motif: après 17 années de fermeture, les travaux inespérés de réhabilitation et de modernisation du CAC vont enfin débuter.

Certains occupants des lieux sont soulagés par cette “bonne” nouvelle et sont d’accord pour partir car ils obtiennent enfin la relance des travaux. D’autres sont franchement mécontents car ils sont certes en résistance mais ils vivent “gratuitement” dans ce bâtiment. Partir, cela signifie se trouver un logement forcément payant…

DSCN9646 CIl faut dire qu’au fil de ces jours, mois et années d’occupation, le Centre des arts et de la culture a connu plusieurs vies. Kariculture a tiré la sonnette d’alarme concernant le devenir de cet espace culturel en septembre 2018 et subitement, artistes, politiques, médias, représentants culturels et autres – qui passaient pourtant tous les jours devant cet édifice très imposant situé en plein centre de Pointe-à-Pitre – se sont souvenus de ce dernier…

En 2021, un nouveau parti politique nationaliste a décidé d’occuper le bâtiment et d’organiser la résistance. De nombreux artistes sont allés sur le site comme en pèlerinage et des oeuvres ont été réalisées sur les murs par des peintres et plasticiens. Des expositions-ventes de tableaux, d’artisanat, des spectacles, des “bik a pawòl”, des cours d’art, des stands de nourriture locale et d’autres produits fabriqués en Guadeloupe ont vu le jour. Des visiteurs ont apporté leur participation financière, si minime soit-elle, des entreprises ont également fourni des aides matérielles etc. On peut remercier le Ciel que jusqu’ici personne n’a été blessé dans ce dédale sans eau ni électricité…

DSCN9655 CTout semblait se dérouler parfaitement, tout allait bien dans le meilleur des mondes. Malheureusement, des dissensions sont apparues entre artistes. Certains accusent les “têtes pensantes du mouvement de résistance” d’avoir obtenu “un os à sucer” (autrement dit, de gagner de l’argent), de les avoir considérés comme des “lampistes”, des “pions” et les noms d’oiseaux sont nombreux… Des artistes professionnels accusent des artistes non professionnels de vouloir imposer leurs points de vue…

Aujourd’hui, la belle unité entre artistes n’existe plus. Seules les oeuvres “murales” symbolisent ce moment de communion, il est prévu qu’elles soient photographiées et visibles en ligne dans le nouveau projet de rehabilitation…