Le “Festival de Gwoka de Saint-Martin” a fait vibrer la foule

On parle aussi du gwoka dans l’île de Saint-Martin. En effet, près de 300 spectateurs ont fait le déplacement, lors de ce premier Festival de Gwoka de Saint-Martin qui s’est déroulé du 4 au 5 avril 2015 à Marigot. Une belle occasion de souligner et de resserrer les liens culturels entre Saint-Martin et la Guadeloupe et de rendre hommage à une grande dame, aujourd’hui disparue : Juliette Mingau.

Sept groupes ont été invités à animer cette manifestation culturelle à savoir : New Status Generation Drum Band et Ti Flè la ka Sonne de Saint-Martin ; Kalbaska (Section femmes), Kalbaska (Section hommes), NJK (jeunes), Lanmoufanmka et Soley Nwè de la Guadeloupe.

Deux hommes ont été à l’origine de cette première fête du gwoka à Saint-Martin. Il s’agit d’Alex Reiph et de Jacques Hamlet, le fondateur de la radio locale SOS 95,9. Avec leur bâton de pélerin, ces derniers ont fait le tour de l’île pour trouver des partenaires et des sponsors. Il faut dire qu’ils ont organisé ce festival à la mémoire d’une dame – Juliette Mingau – qui a oeuvré toute sa vie durant pour faire connaître à Saint-Martin la danse et la musique créoles avec son groupe “Grain d’Or”. “Plus qu’un groupe de danse, elle a su bâtir une famille dont elle s’occupait dans les moindres détails. D’origine Guadeloupéenne, Juliette a toujours gardé le gwoka dans tout ce qu’elle faisait et elle chérissait l’idée d’un festival de ka, ici, à Saint-Martin”, affirme Jacques Hamlet. Décédée quelques mois avant la manifestation, les organisateurs ont décidé, avec l’accord de sa famille, de dédier à Juliette Mingau ce premier festival de gwoka.

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Une culture partagée

Ces différents concerts de gwoka ont souligné également la place de cette musique traditionnelle dans la culture de l’île : “Saint-Martin, terre d’accueil, s’est construite aussi avec le travail de nombreux Guadeloupéens installés sur l’île depuis fort longtemps et qui ont apporté avec la tradition du ka une richesse supplémentaire aux Saint-Martinois. Ce festival avait aussi pour objectif de reconnaître, par la remise de plaques, le travail et la transmission d’une passion de certaines personnes comme M. Élie Coquillas et Mme Juliette Mingau”, explique le fondateur de Radio SOS 95.9.

Selon les organisateurs, le tambour ka est l’élément central d’une histoire que les Saint-Martinois partagent avec les Guadeloupéens. “Notre identité n’est pleinement acquise que lorsque nous avons une pleine connaissance de notre culture et nous nous enrichissons doublement lorsque nous partageons celle des autres (…) Saint-Martin est multiculturelle et il est important que le gwoka puisse avoir son festival”, déclarent les organisateurs. Par ailleurs, Radio SOS 95.9 et ses représentants ont bien l’intention de mettre la culture et le patrimoine à la portée de tous : “nous voulons nourrir l’esprit, divertir le coeur et aussi créer des animations enrichissantes sur notre île dont la seule industrie est le tourisme”, conclue Jacques Hamlet.

Après ce vif succès, ils envisagent de pérenniser ce festival.