La 27e édition du Festival Fémi a bien eu lieu du 25 au 29 janvier dernier

Depuis le changement en 2015 de l’équipe dirigeante au Conseil Régional de la Guadeloupe, le Festival Fémi qui était le rendez-vous cinématographique où défilaient des stars internationales et des personnalités locales a perdu de sa grande splendeur. On croyait même que cet événement du 7e art allait disparaître du calendrier culturel de l’archipel. Finalement, le Fémi existe toujours mais avec un budget plus restreint.

Cette année, le festival est passé inaperçu à cause de la baisse de sa notoriété mais aussi à cause du carnaval qui a monopolisé l’attention des médias et du public. Mais la 27e édition de la manifestation a bien eu lieu pour le plus grand plaisir des ses fidèles cinéphiles.

Los reyes del mundo

Il faut noter que le Fémi a adopté un “format inédit”, cette année, car il n’y a pas eu de sélection officielle ni de compétition. La Caraïbe a été la région mise en valeur par le festival avec : des projections de films de réalisateurs des Antilles et de la Guyane françaises comme c’est le cas depuis une vingtaine d’années ; une projection d’un classique du cinéma – cette année, “West Indies ou les Nègres Marrons de la Liberté” de Med Hondo (1979) – dans une séance appelée “Patrimoine” qui sera renouvelée lors des futures éditions ; la projection de deux films de la sélection officielle du Cinélatino 2022 (“Les Rois du Monde” et “Tuer Jésus” de la Colombienne Laura Mora Ortega) se tenant à Toulouse afin d’ancrer également le Fémi dans notre espace géographique, c’est-à-dire l’Amérique latine.

Par ailleurs, initié en 2021, l’hommage à Sarah Maldoror (de son vrai nom Ducados) s’est poursuivi. D’origine guadeloupéenne mais née dans l’Hexagone en 1929, celle qui est la première cinéaste à tourner, au début des années 1970, des longs métrages de fiction consacrés aux Noirs est décédée en 2020. Son film “Sambizanga” (1972) a été projeté lors de la cérémonie d’ouverture du Fémi, le mercredi 25 janvier dernier au Ciné-Théâtre du Lamentin.

Sambizanga de Sarah Maldoror

Lors de la cérémonie de clôture, le Festival a également honoré le réalisateur martiniquais Guy Deslauriers en lui décernant le Trophée d’Honneur pour l’ensemble de son oeuvre. Au cours de ces cinq jours de festival, trois de ses films ont été présentés au public à savoir “Césaire contre Aragon” (2017), “Passage du Milieu” (2000) et “Aliker” (2009).

Le festival a salué la mémoire de l’écrivaine française Jeanne Fayard (disparue en décembre 2022) qui était la correspondante à Paris et la conseillère en littérature et cinéma du Fémi, depuis 1992.

Enfin, le Fémi a organisé des conférences dont “Sarah Maldoror, la Négritude au féminin” par Gérard Théobald (réalisateur) et “La Créolité dans les films de Guy Deslauriers” par Guillaume Robillard (docteur en images cinématographiques).

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