“Prix S. Hessel” : “Tala Ngai” de Steve Mékoudja plébiscitée

Si le Togolais Dzifa Gbeglo  a remporté avec  “La force de croire” le 1er Prix dans la catégorie “Poésie” de l’édition 2015 du “Prix Littéraire Stéphane Hessel-RFI-TV5 Monde” dont le thème était “L’Exaspération est un déni de l’Espoir”, le Camerounais Steve Mékoudja (21 ans) a été le vainqueur du 1er Prix dans la catégorie “Nouvelles” avec sa oeuvre intitulée “Tala Ngai” (Regarde-moi) sur le viol massif de femmes au Congo.  

Steve Mékoudja a été l’heureux lauréat du “Prix Littéraire Stéphane Hessel-RFI-TV5 Monde”  de l’année 2015. Le jury a été séduit par sa nouvelle intitulée “Tala Ngai” qui signifie en langue lingala “Regarde-moi”. Le jeune Camerounais, âgé de 21 ans et inscrit en 2e année de Bachelor en informatique à l’Université technique de Berlin (Allemagne) a choisi d’écrire sur le viol des femmes au Congo en découvrant le thème du concours 2015 qui était : “L’exaspération est un déni de l’espoir”.

Steve Mékoudja explique son choix ainsi : “Parce que je suis révolté par ce qui se passe aujourd’hui au Congo. Parce que je pense que c’est inacceptable que le monde se taise face à ces crimes. Parce que les femmes sont nos mères et que, les violer, les tuer, c’est tuer la famille, c’est briser l’équilibre social et économique d’un pays, voire de l’Afrique dans sa totalité”.

Le “Prix Littéraire Stéphane Hessel” a représenté pour le jeune auteur une chance de rendre hommage à Stéphane Hessel, ce diplomate, ambassadeur, écrivain, résistant et militant politique français, décédé à Paris en 2013 à l’âge de 95 ans. Il est devenu célèbre sur le tard avec la publication, en 2010, de son livre “Indignez-vous !” dont plus de 2 millions d’exemplaires ont été vendus.

Par ailleurs, participer à ce concours a été pour Steve Mékoudja un tremplin pour crier sa colère face à cette guerre qui se déroule au Congo dans un total silence. Il s’interroge également sur le devenir de ces femmes et de ces enfants nés de ces viols.  “La réalité, c’est que ces viols massifs dissimulent des enjeux politiques. Le nombre de femmes violées au Congo par an est chiffré à 400 000 (…)”, déclare le jeune lauréat dont les auteurs préférés sont Mariama Bâ et Camara Laye.

 

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