La Fondation Clément en Martinique accueille “Numéris Clausus” et “J-Expose”

Chantaléa Commin: Babel, les grands poissons mangent les petits

Du 15 janvier au 10 mars 2021, la Fondation Clément en Martinique reçoit deux expositions d’oeuvres d’art qui rassemblent des peintres, plasticiens, photographes, dessinateurs, sculpteurs venant de Guadeloupe : “Numéris Clausus” et “J-Expose”.

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Philippe Virapin: Homme en récupération

La Fondation Clément est une émanation de l’Habitation Clément, cette ancienne habitation sucrière située dans la commune du François en Martinique qui était la résidence de la famille Clément de 1887 à 1986 ; son fondateur est le docteur Homère Clément, l’un des premiers médecins de couleur de l’île après qu’il a racheté l’Habitation de l’Acajou.

La maison principale et ses dépendances ont été classées “monument historique” en 1996 puis ont été restaurées à partir de 2003 ; en 2011, l’Habitation Clément, qui est visitée chaque année par près de 100 000 personnes, a été labellisée “Maison des Illustres” par le Ministère de la Culture.

Son Centre d’art moderne et contemporain, installé dans l’ancienne cuverie, a été inauguré en 2016 et est très connu pour son dynamisme. Il reçoit régulièrement des expositions visibles tous les jours de l’année de 9h00 à 17h00. Si la visite de l’Habitation est payante, la visite des expositions d’art est gratuite.

Cette fois-ci, carte blanche a été donnée au peintre guadeloupéen Thierry Alet pour bâtir et exposer deux expositions collectives intitulées “Numéris Clausus” et “J-Expose”.

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Léa Bourgeois: Deux Pompons

Montrer le bouillonnement artistique guadeloupéen

“Numéris Clausus” montre la création des artistes guadeloupéens durant le confinement (du 17 mars au 11 mai 2020). 23 artistes de l’archipel y prennent part : Thierry Alet & Carla Bernhardt, Pauline & Mathilde Bonnet, Jean-Marc Boudine, Collectif Rip’Art (Félie Line Lucol & Patrice Léopoldie), Charles Chulem-Rousseau, Chantaléa Commin, Valéry Gabon, Romain Ganer, Goodÿ, Alain Lacki, Félie Line Lucol, Antoine Nabajoth, François Piquet, Ruddy Marc Roquelaure, Jimmy Sabas alias Mash, Jérôme Sainte-Luce, Catherine Seznec, Rony Sidon, Amandine Uger, Steeve Verin et Philibert Yrius.

Quant à “J-Expose”, il s’agit d’une exposition collective en ligne qui s’articule autour de 3 thèmes principaux – la trace, le dessin et le masque social – et qui se compose d’oeuvres d’artistes confirmés et d’artistes émergents. Elle vise à montrer le bouillonnement artistique en Guadeloupe. Au total, ils sont 27 créateurs : Thierry Alet & Adly, Stéphane Alunno, Antonwè, Élie Babel, Yves Bercion, Astrid Billy, Léa Bourgeois, Olivier Léogane, D.Luidgi Djafri, Ébel, Francis Eck, Eyone, Thierry Faider, GgpikS, Eben Kéla, Kitsimi, Patricia Lollia, Samuel Mazaniello-Chézol, Mister Co, Nadine Brune R, Denis Ninine, Jérémie Paul, Jacky Poulier, Étienne Roussas, Laurence Roussas et Philippe Virapin.

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Jean-Marc Boudine: Bakari couleur peau de merde

L’art dans une période tumultueuse

Cette exposition devait se tenir en avril 2020 mais à cause du premier confinement sur tout le territoire français dû à la pandémie de Covid-19, le rendez-vous avait été suspendu.

Thierry Alet, le commissaire des deux expositions, explique : “J-Expose” est une exposition qui vise à faire apparaître le dynamisme de la scène artistique de Guadeloupe. J’ai choisi ce format parce qu’aujourd’hui – post confinement – il me semble plus efficace qu’une exposition in situ pour accéder au plus grand nombre, et surtout à un public international. Le confinement, la Covid-19 et la crise qui les a accompagnés ont accéléré de façon brutale le taux de participation du numérique dans notre vie. En tant qu’artiste, je crois que l’œuvre doit refléter son environnement. Quand une exposition collective est présentée par un artiste, elle devient un peu son œuvre. Elle doit donc elle aussi, s’inscrire dans son environnement géopolitique et maintenant numérique. “J-Expose” accompagne l’exposition “Numéris Clausus” à la fondation. Cette dernière se concentre sur les oeuvres manifestant davantage le temps du confinement soit dans leur création propre ou dans leur relation avec les autres oeuvres. Souhaitons que cette dualité apporte de nouvelles réponses à la période tumultueuse que nous vivons actuellement”.

Sur place ou en ligne, “Numéris Clausus” et “J-Expose” sont visibles du 15 janvier au 10 mars 2021.