Festival de Marie-Galante Terre de Blues : la culture pour l’essor économique

Quelques 16 000 personnes ont assisté à la 17e édition du Festival de Marie-Galante Terre de Blues qui a eu lieu du 13 au 16 mai 2016. Neuf têtes d’affiches venues d’Europe, d’Afrique, d’Amérique et de la Caraïbe se sont produites sur la grande scène de l’habitation Murât mais d’autres artistes se sont exprimés sur des mini scènes dans les trois communes de l’île.

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Selon certains spectateurs, cette 17e édition de Festival de Marie-Galante Terre de Blues n’était pas aussi spectaculaire que celle de l’an dernier. D’autres l’ont trouvé exceptionnelle comme d’habitude. Ce qui est sûr, c’est que l’organisation a manqué de temps pour faire appel à des fonds. La Communauté des Communes de Marie-Galante qui est le principal organisateur a changé de présidence et la nouvelle présidente de cette collectivité, Maryse Etzol, a été élue en Juillet 2015. Quant au Conseil Régional de la Guadeloupe, l’un des gros financeur de la manifestation, il a élu un nouveau président – Harry Chalus – et renouvelé ses conseillers en décembre 2015. Il ne restait alors que trois mois pour mettre en place ces différents concerts. D’après l’organisation, cette incertitude financière ne sera pas répétée car les deux plus importantes collectivités de l’île – le Conseil régional et le Conseil départemental – se sont engagées à verser une subvention au festival sur les trois prochaines années.

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Un festival comme moteur de l’économie

Créé en 2000, sous le nom de Festival Créole Blues, cet événement musical est devenu Festival de Marie-Galante Terre de Blues cinq ans plus tard et a fait du chemin.

Aujourd’hui, avec le Tour cycliste de Marie-Galante qui se déroule habituellement au mois de juillet de chaque année, le Festival de Marie-Galante Terre de Blues est devenu un rendez-vous culturel incontournable de la Pentecôte. Des navettes – notamment celles de la compagnie maritime Express des Îles – augmentent leurs rotations entre Pointe-à-Pitre et l’île surnommée “la Grande Galette” afin de transporter des milliers de festivaliers. Durant ces quatre jours de concerts, tous les véhicules de location, les restaurants, les hôtels et les gîtes sont pris d’assaut et affichent complets. Les prix des places pour assister aux différents concerts sont adaptés à l’âge des spectateurs, les résidents de Marie-Galante bénéficient de tarifs adaptés, le “pass” de trois jours de concerts à tarif normal est fixé à 75,00 euros.

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Plus de 135 artistes et groupes en 17 ans

Impossible de savoir si les organisateurs parviennent à équilibrer leurs comptes ou à gagner de l’argent car le plus important pour les autorités politiques est de “booster” l’économie de cette petite île située au sud de l’archipel guadeloupéen. Cette année, le “village” du festival a été installé sur la Place de l’église de la commune de Grand-Bourg afin que les commerçants locaux profitent du passage des festivaliers.

En dix-sept années d’existence, quelques 135 artistes et groupes se sont produits sur la scène marie-galantaise. Quelques-uns viennent d’Europe mais la majorité est issue des continents africain et américain ainsi que de la Caraïbe (Cuba, Dominique, Haïti, République Dominicaine, Porto Rico, Jamaïque, Martinique, Guadeloupe etc).

Cette année-ci, le thème du festival était “Lavwa Chari” (Les Chants de Labour). Le parrain de la manifestation était Valentin Zodros, un agriculteur de Marie-Galante qui perpétue la tradition du chant de labour, un patrimoine immatériel de l’île.

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Un voyage musical de quatre jours

Le vendredi 13 mai dernier, Ceïba (France), K’Koustik (Guadeloupe) et Exile One (Dominique) ont ouvert le festival sur la scène de l’Habitation Murât. Malheuresement, le léwòz du groupe de gwoka Kan’nida a été annulé pour des raisons techniques. Le samedi 14 mai, le trio Elles & Elles (Martinique), Macéo Parker (États-Unis) et Konshens (Jamaïque) se sont succédé devant le public. Le dimanche 15 mai, le duo Mado-Ladrézeau (Guadeloupe), Lokua Kanza (Congo) et Beres Hammond (Jamaïque) ont cloturé les grands concerts mais le lendemain, des mini-concerts ont eu lieu dans des restaurants des trois communes de l’île (Grand-Bourg, Capesterre et Saint-Louis) ainsi que sous le kiosque à musique de la gare maritime.

“L’Île aux Cent Moulins” est déjà en train de préparer pour 2017 la 18e édition du Festival de Marie-Galante Terre de Blues, 18 ans c’est l’âge de la majorité en Guadeloupe…