FÉMI 2018: le cinéma afro-américain à la loupe

L'acteur et musicien américain Gary Dourdan présentera son dernier film "All She Wrote" au 24e FÉMI.

La 24e édition du FÉMI, le Festival Régional et International du Cinéma de Guadeloupe, aura lieu du 11 au 19 mai. Le thème de cette année 2018 est “Le cinéma afro-américain”, l’invité d’honneur est l’acteur américain, Gary Dourdan. Quant à la 9e édition du Marché International du Film et de la Télévision Caribéens, il se tiendra du 12 au 15 mai et proposera plusieurs ateliers aux professionnels du cinéma.

1 - Tell them we are rising

L’invité d’honneur de cette 24e édition du FÉMI, le Festival Régional et International du Cinéma de Guadeloupe, sera Gary Dourdan. L’acteur et musicien américain de 52 ans a joué dans le film “Alien, la résurrection”, sorti en 1997, mais il est vraiment devenu populaire quand il a intégré en 2000 l’équipe de la série “Les Experts” où il joua le rôle de Warrick Brown pendant huit saisons. Il vient de tourner “All She Wrote” du réalisateur bulgare Niki Iliev, un long-métrage où il incarne un ancien lutteur souffrant d’un handicap mental dû à ses combats… “All she Wrote” qui est hors compétition sera projeté le mercredi 16 à 20h30 au Ciné-Théâtre du Lamentin. Juste avant, à 20h00, Gary Dourdan échangera avec le public.

Cette année, le Festival Régional et International du Cinéma de Guadeloupe rendra hommage au cinéma afro-américain. Le documentaire de Stanley Nelson, réalisé en 2017 et intitulé “Tell them we are rising: The story of black colleges & universities” (Dites-leur que nous avançons: l’histoire des universités noires aux États-Unis), ouvrira le Festival ce vendredi 11 mai au soir.

2 - All She Wrote

1500 films reçus, 33 sélectionnés pour la compétition

À l’occasion de cette 24e édition, les organisateurs du Festival ont reçu 1500 films, 33 participeront à la compétition (5 longs métrages, 11 documentaires, 5 courts documentaires, 12 courts métrages). Dans cette sélection officielle participant au concours, on trouve des films et documentaires qui viennent des îles de la Caraïbe notamment: “El silencio del viento” le premier long-métrage d’Álvaro Aponte-Centeno (Porto-Rico/République Dominicaine) qui vient de gagner deux prix au Festival du Cinéma de Toulouse (France) et de participer, en avril dernier, au 9e Festival du Cinéma Européen de l’Alliance Française de Porto Rico; “Santa et Andres” de Carlos Lechuga (Cuba); “Chanel” de Humberto Vallejo (République Dominicaine); “Kafou” de Bruno Mourral (Haïti); “Lakay sé Lakay” d’Aurélien Vollotton (Haïti-Suisse); “La Vierge du Grand Retour” d’Henri Vigana et Amingo Thora, “Où est le Mâle” de Teddy Albert, “Chalvet, la Conquête de la Dignité” de Camille Mauduech, “Jocelyne, Mi Tchè mwen” de Maharaki et “Seventeen” de Chloé Glotin de la Martinique; “Les Mots qui chuchotent nos ombres” de Samuel Tanda, “Ma Montagne” d’Olivier Kancel, “Liberté Lili” de Dominique Fischbach, “Ne Tirez pas sur les Enfants de la République” de Mike Horn, “Blanche” de Virginie Campagnie et “Caco’s Bar” de Gilles Gace de la Guadeloupe.

3 - El silencio del viento

Des films originaires de plus de 20 pays

D’autres documentaires caribéens seront au programme du Festival mais ils sont hors compétition; ce sera le cas par exemple de “René Depestre, on ne rate pas une vie éternelle” et “Reinbou” (Rainbow) d’Arnold Antonin (Haïti/République Dominicaine), “El Techo” de Patricia Ramos (Cuba), “Ceci n’est pas un film” de Mathieu Aglossi (Guadeloupe), “Coeur d’Haïti” de Steve et Stéphanie James (Guadeloupe/Haïti)…

Signalons la projection (hors compétition) du documentaire “I am not your Negro” du réalisateur haïtien, Raoul Peck, tourné en 2016. Cette co-production américano-suisse qui revisite les luttes sociales et politiques des Afro-Américains au cours de ces dernières décennies a déjà remporté plusieurs récompenses dont le “Prix du meilleur film documentaire” de la British Academy of Film and Television Arts (BAFTA) à Londres en février dernier et à la 43e cérémonie des Césars, à Paris en mars dernier.

Le Festival étant régional mais aussi international, il montrera des productions de plusieurs autres régions du monde : Guyane, La Réunion, Polynésie française, France, Brésil, Bulgarie, Sénégal, Togo, Inde, Vanuatu, Australie, Mexique, Espagne, Suisse, Corée du Sud, Russie, Nouvelle Zélande.

4 - I am not your negro

Des rencontres avec les cinéphiles

Comme d’habitude, il y aura 4 jurys (longs métrages, documentaires, courts métrages et courts documentaires) qui choisiront les meilleures oeuvres à récompenser. Ils seront présidés par Didier Mauro, un cinéaste documentariste depuis 1980 qui enseigne le documentaire à l’Université de Paris-Sorbonne et qui a créé en 2012 en Guadeloupe “L’Atelier de Cinéma des Antilles”.

Des rencontres seront programmées avec le public. Le mardi 15 mai à 9h30 à la Médiathèque du Lamentin, le réalisateur guadeloupéen Jean-Claude Barny présentera la formation intitulée “Formation des Cinéastes d’ailleurs pour un cinéma de la diversité” et destinée aux professionnels du cinéma qu’il prévoit d’animer durant le second semestre 2018. Ce même jour de 19h00 à 22h00, à la Salle des Fêtes du Lamentin, l’artiste Marie Gwadloup animera une conférence sur “L’image de la femme au cinéma et dans la publicité”.

En outre, du 14 au 17 mai, de 12h00 à 22h00, sera ouvert le “FEMI Lounge”, un espace dans l’enceinte de la Salle des Fêtes du Lamentin où spectateurs et professionnels du 7e art se rencontreront dans une ambiance caribéenne pour discuter et se sustenter…

5 - A l'ombre d'Hollywood

Une conférence-débat sur le cinéma afro-américain

Le mercredi 16 mais à 9h30 à la Médiathèque du Lamentin se tiendra une table-ronde ayant pour thème: “Les enjeux de la culture pour une société”. Ce même jour à 18h00 au Mémorial ACTe aura lieu une conférence-débat sur “Le cinéma afro-américain” avec le réalisateur et écrivain, Régis Dubois. Auparavant, le public aura assisté à la projection de son documentaire À l’Ombre d’Hollywood” qui retrace, à l’aide d’archives, l’histoire des “race movies”, ces films indépendants réalisés pour le public afro-américain à l’époque de la ségrégation raciale aux États-Unis entre 1910 et 1950.

Dans le cadre du “Fémi dans la ville”, le Festival sera de nouveau décentralisé cette année car, outre Le Lamentin, huit autres communes de l’île projetteront les films (Baie-Mahault, Deshaies, Gosier, Gourbeyre, Morne-à-l’Eau, Le Moule, Sainte-Anne, Trois-Rivières).

Enfin, parallèlement au Festival se déroulera du 12 au 15 mai la 9e édition du Marché International du Film et de la Télévision Caribéens. Pendant trois jours, des ateliers et des rencontres seront organisés à l’attention des réalisateurs, producteurs, scénaristes et étudiants en cinéma.