Le Mémorial ACTe inauguré en grande pompe

Photo: Marie-France Grugeaux-Etna

850 invités ont assisté à l’inauguration du Mémorial ACTe, le dimanche 10 mai 2015 à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe. Parmi eux se trouvaient une trentaine de délégations de gouvernement venue de France hexagonale, de la Caraïbe et d’Afrique ainsi que des personnalités locales.

Inauguration Mémorial ACTe 1
Photo: Marie-France Grugeaux-Etna

La délégation française présente au Mémorial ACTe était composée du Président de la République française, François Hollande, de Claude Bartelone (président de l’Assemblée Nationale) et de cinq ministres du gouvernement français à savoir : Fleur Pélerin (ministre de la culture et de la communication, à ce moment-là) ; George Pau-Langevin (ministre des Outre-Mer, à ce moment-là) ; Annick Girardin (ministre de la francophonie) ; Christiane Taubira (ministre de la justice, à ce moment-là) ; Ségolène Royal (ministre de l’environnement et de l’écologie). Le chef de l’État français est arrivé sur le site à 9h58 où il a été reçu par Victorin Lurel (député et président du Conseil régional de la Guadeloupe, à cette époque) et Jacques Bangou (maire de Pointe-à-Pitre).

Avec les autres membres de la délégation française, les trois hommes ont fait une première halte devant le groupe de “tanbouyé” (joueurs de tambours-ka) appelé “Konvwa Ka” (composé, entre autres, des musiciens Yves Thôle et Fanswa Ladrézeau) lequel a interprété la chanson bien connue “Mésié zé dam, byen bonswa” (Messieurs et Dames, bien le bonsoir!).

Inauguration Mémorial ACTe 7
Photo: Marie-France Grugeaux-Etna

La Caraïbe présente

Une deuxième halte s’est effectuée devant un orchestre de strombophones (conques de lambis) et de joueurs de ka, dirigé par Gérard Gros. La troisième halte a eu lieu devant le ruban d’inauguration dans lequel François Hollande a coupé en sept petits morceaux – comme les sept rythmes de la musique gwoka – qu’il a remis à sept enfants. Puis, la délégation présidentielle s’est dirigée vers l’entrée de l’édifice pour une quatrième halte. Les architectes, Pascal Berthelot et Fabien Doré, ont expliqué alors la symbolique de “l’arbre potomitan” ou “arbre mémoriel” planté au beau milieu du hall. Enfin, une cinquième halte a permis à ces visiteurs privilégiés de découvrir, en avant-première, l’exposition permanente composée de pièces provenant, notamment, du continent africain, tel que “l’arbre de l’oubli” (Cameroun), le chaîne d’esclaves à quatre colliers (Bénin), un guerrier (Mali)…

Une heure plus tard, les chefs d’État et de Gouvernement de presque toute la Caraïbe et les présidents d’Afrique (Mali, Sénégal et Bénin) ainsi que les présidents des collectivités françaises d’Amérique (Guyane, Martinique, Saint-Barthélémy et Saint-Martin) ont été salués par François Hollande et Victorin Lurel.

Les comédiens, Jacques Martial (Guadeloupéen) et Aliou Cissé (Sénégalais) ont déclamé des textes écrits par le héros anti-esclavagiste, Louis Delgrès et les écrivains Édouard Glissant et Aimé Césaire.

Inauguration Mémorial ACTe 4

L’esclavage, un crime contre l’Humanité

Le président de la République française et l’ancien président du Conseil régional de la Guadeloupe ont procédé au dévoilement de la plaque d’inauguration du Mémorial ACTe. “La France est capable de regarder son histoire car elle n’a peur de rien (…) il faut du courage pour vaincre l’inertie, les préjugés (…)”, a déclaré François Hollande et il a rappelé que la République française a qualifié la traite et l’esclavage de “crime contre l’Humanité” par la loi du 21 mai 2001. Il a souligné la lutte des esclaves pour “quitter l’enfer des plantations”, l’action des abolitionnistes (L’Abbé Grégoire et Victor Schoelcher) pour rendre illégal l’esclavage et les interventions des parlementaires pour que les habitants des colonies antillo-guyanaises deviennent des citoyens français par la loi sur la Départementalisation de 1946.

Enfin, l’assemblée s’est mise debout pour applaudir François Hollande déclarant qu’il s’acquittera de la dette de la France quand il se rendra en Haïti, le 12 mai, soit 159 millions de francs or que l’île a versés à Paris pour conserver son indépendance acquise en 1804. Cependant, les Haïtiens qui espéraient recevoir beaucoup d’argent, ont su, à Port-au-Prince, qu’il s’agira d’une coopération dans l’enseignement scolaire des jeunes.

Pour clore cette manifestation au Mémorial ACTe, les délégations ont emprunté la passerelle menant au “Morne Mémoire” afin de se faire photografier ensemble et immortaliser cette rencontre en Guadeloupe.