Gwalabel présente son 3e salon de la culture urbaine créole, Kamo Lari

Photo : GwaLabel

Du 20 au 26 novembre prochain, se tiendra en Guadeloupe le Salon de la Culture Urbaine “Kamo Lari”, organisé par l’association Gwalabel. Cette 3e édition dont le thème est “Héritage” proposera un programme très varié au public – des stands, des spectacles, des concours, des conférences, des ateliers, des projections… – en présence de nombreux artistes et invités locaux, nationaux et internationaux. L’événement du salon sera l’arrivée en Guadeloupe de l’exposition “Wu Lab” dédiée à l’un des groupes légendaires de rap américain : Wu-Tang Clan.

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Très satisfaits de l’édition 2016, les organisateurs de ce salon ambitionne, cette année, de mieux faire découvrir toute l’étendue de la culture urbaine dans le monde et surtout dans la Caraïbe.

Amélie Tintin est une artiste multidisciplinaire ; elle est rappeuse, réalisatrice, manager entre autres et surtout la présidente de l’association Gwalabel. “La culture urbaine créole est différente de la culture urbaine aux États-Unis. Elle se distingue par son authenticité et elle comprend un grand nombre de disciplines. Dans la musique, on trouve par exemple le gwoka, le dance hall, le reggae, la soca… Chez nous, notre carnaval avec son authenticité fait aussi partie de la culture urbaine créole. On doit aussi ajouter les pratiques numériques qui influencent beaucoup cette culture“, explique-t-elle.

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Le poids économique de la culture urbaine en Guadeloupe ?

L’association garde toujours le même objectif qui la guide depuis la création de cet événement : “permettre aux jeunes artistes et professionnels de la culture urbaine créole de s’exposer et de se développer”. Pour cela, seront organisés des ateliers, des masterclass pour les professionnels et le tout public, des initiations, des projections et des conférences liés aux disciplines de cette culture. Le public assistera à des spectacles de danse, des shows de graffiti et bodypainting, des concours de beatmaking, des DJ sets, du sport urbain… Des stands seront également mis en place pour les exposants qui veulent promouvoir leurs activités professionnelles.

Il est clair que cette culture urbaine créole qui englobe en gros la musique, la danse, la mode, le cinéma, le graffiti, le tag, la photographie, l’écriture a un poids réelle dans l’économie locale même si, à ce jour, aucune étude n’a été réalisée par le Conseil Régional de la Guadeloupe, la Direction des Affaires Culturelles en Guadeloupe (DAC) ou la Chambre de Commerce et d’Industrie des Îles de Guadeloupe (CCIIG).

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Des beatmakers guadeloupéens, disques de platine

Aujourd’hui, il est aussi difficile de dire exactement combien de professionnels exercent une activité en relation avec la culture urbaine dans l’île. “Il appartient aux responsables de faire cette enquête sur le poids économique de la culture urbaine en Guadeloupe. Ceci est très important pour l’insertion des jeunes. Ce travail a été fait à Paris et a permis de créer “La Place”, à Châtelet. En Guadeloupe, des enseignants comme Steve Gadet ont écrit des livres sur le mouvement hip hop, sur l’économie cachée qu’il représente. L’intérêt des stands du salon c’est justement de démontrer le potentiel de toutes ces personnes qui sont issues de la culture urbaine et qui ont créé leurs activités professionnelles”, affirme Amélie Tintin.

Et la responsable de l’association Gwalabel poursuit : “sait-on que 40% de la musique diffusée à la radio sont faits par des beatmakers guadeloupéens, ces artistes qui font de la musique sur ordinateur ? Parmi eux, il y a Narcos, Pyroman qui travaille avec Kalash ou encore Benjay qui sera l’un de nos invités. Ils obtiennent des disques de platine et sont demandés au niveau national et international”.

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Des invités venus de France et du Canada

Lors de cette 3e édition dont le thème est “Héritage”, les organisateurs mettront à l’honneur des beatmakeurs, des réalisateurs, des Djs, bref des artistes professionnels caribéens qui ont réussi à s’imposer et des artistes amateurs qui aspirent à faire connaître leur talent.

Une dizaine d’invités originaires de France et du Canada est attendue, à savoir : Xavier Collin (Producteur, éditeur, manager / WTPL Music) ; Oriana Convelbo (Directrice artistique chez Warner Chappell) ; Léila Sy (Réalisatrice) ; Myriam Eddaira (Ingénieure du son et réalisatrice) ; Michèle Beltan (Label Manager World / Believe Digital) ; Keithy Antoine “Ladyspecialk” (Entrepreneur, animatrice, illustratrice, graphiste, DJ) ; Jean-Marc Mougeot (Danseur, fondateur du Festival L’Original, directeur du centre culturel hip hop à Paris, La Place) ; Andrew “Pops” Papaleo (Producteur) ; Benjay Beats (Producteur de musique) ; Nextplay Music.

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L’exposition “Wu Lab” en Guadeloupe

Cependant, l’événement de Kamo Lari 2017 sera l’exposition consacrée à l’un des plus célèbres groupes de rap américain, le Wu-Tang Clan qui a vendu des millions de disques depuis sa création en 1993. Après Paris en mai dernier, cette exposition itinérante intitulée “Wu Lab”, organisée à l’occasion du 25e anniversaire du groupe qui sera célébré l’an prochain, sera visible pendant toute la durée du festival (du 20 au 26 novembre) au Pavillon de la Ville à Pointe-à-Pitre. Elle est composée de peintures, de disques et pochettes d’albums, de vêtements en série limitée, de casquettes, de baskets, de photographies inédites, de planches de skate, de sacs, de poupées, d’objets d’art etc. En 2018, cette exposition voyagera dans une vingtaine de pays (Grande-Bretagne, Japon, Côte d’Ivoire, Sénégal, Canada etc.).

Deux membres du mythique groupe new-yorkais – DJ Mathematics et GZA – devraient être en Guadeloupe mais leur présence n’est pas encore confirmée.

KAMO LARI 2017 – PROGRAMME