
Durant ces 64 jours de confinement, le plasticien, musicien (pianiste) et infographiste, Évanor Ficadière, a produit des sacs et des pendentifs avec des calebasses récoltées dans le jardin de son père à Capesterre Belle-Eau.
N’ayant pas pu reprendre l’avion pour la région parisienne où il vit, Évanor Ficadière est resté confiné du 17 mars au 11 mai chez ses parents à Capesterre Belle-Eau. Au lieu de se tourner les pouces, l’artiste a jeté son dévolu sur les calebasses du jardin de son père (et de ses voisins) et a décidé de les transformer.
Aussitôt, le plasticien a envoyé des premières images à Kariculture.net pour nous montrer comment il s’occupait durant ces jours d’enfermement. “En fait, j’avais déjà travaillé la calebasse quand j’avais 14 ans, j’aimais beaucoup l’artisanat mais, à l’époque, c’était très difficile parce que je n’avais pas d’outils. Aujourd’hui, je travaille plus vite cette matière première que l’on trouve dans la nature car j’ai appris des trucs sur le grattage, par exemple. Il semblerait qu’il existe en Guadeloupe 200 variétés de calebasses avec des formes différentes, les plus grosses pousseraient à Pointe-Noire. J’en ai appris beaucoup sur la flore locale”, déclare-t-il.
Des sacs et des pendentifs…
Tous les matins, durant le confinement, c’était le même rituel : ” je me réveillais entre 7h00 et 8h00, je faisais mes prières, je prenais un thé de citronnelle (je ne bois pas de lait ni de café), je faisais un tour dans le jardin puis j’allais m’occuper des animaux (cochons, cabris, poules…). Vers 9h00, je commençais mes activités artistiques, vers 13h00 je déjeunais, parfois je ne mangeais même pas, je reprenais mon travail vers 14h00 pour terminer entre 17h00 ou 18h00. En fait, j’ai bien vécu ce confinement”, raconte-t-il.
Pendant ces presque huit semaines au domicile familial, Évanor Ficadière qui est diplômé de l’École des Beaux-Arts de Paris a eu le temps de transformer plus d’une vingtaine de calebasses en pendentifs et en plusieurs modèles de sacs à l’intérieur desquels il a mis du tissu madras, notamment du madras en noir et blanc qu’il préfère. Sur la surface extérieure, ont été peints à l’acrylique le visage du “Roi du reggae”, Bob Marley, qui aurait eu cette année 75 ans, des colibris, des hibiscus entre autres. “Quelqu’un m’a affirmé qu’il y a en Guadeloupe une vingtaine d’espèces d’hibiscus et elle m’a envoyé de superbes photos”, dit-il.
L’artiste espère que ses créations trouveront preneurs avant son retour dans l’Hexagone.