Jerryka Jacques-Gustave: une intense carrière de chanteuse à travers le monde

Jerryka Jacques-Gustave - Photo: Patrick Danino

Le vendredi 30 novembre et le samedi 1er décembre, Jerryka Jacques-Gustave était l’une des deux choristes aux côtés de Jacob Desvarieux et d’autres talentueux musiciens lors du concert du groupe “Nanm Kann” qui a eu lieu au Mémorial ACTe à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe). Le 31 octobre dernier, nous l’avions déjà citée comme membre du groupe a cappella “Nipa”. Aujourd’hui, nous vous proposons de mieux faire connaissance avec cette chanteuse et musicienne martiniquaise qui a un CV à faire pâlir de jalousie, qui a notamment été la choriste en chef de la star française, Johnny Hallyday, et qui a fait plus de neuf fois le tour du monde pour partager son univers musical qui couvre différents styles dont le zouk, le jazz, la soul, la variété française, la musique africaine, le rock, le blues etc…

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À 53 ans, Jerryka Jacques-Gustave est ce que l’on peut appeler “une tête bien pleine et un corps parfait”.

Sa première expérience de chanteuse, Jerryka la vit à l’église. À l’âge de 11 ans, je suis venue vivre au Gosier en Guadeloupe, j’y suis restée un an et demie puis je suis rentrée en Martinique, ma mère et mon beau-père étant restés en Guadeloupe, ils me manquaient alors, un jour, Sylviane, une copine qui fréquentait la chorale de la cathédrale de Fort-de-France, m’a proposé de l’accompagner”, raconte-t-elle. Ensuite, sa mère l’encouragera à chanter. Jusqu’à l’âge de 17 ans, la jeune fille mène une existence normale en Martinique. Elle quitte son île natale pour poursuivre ses études en France hexagonale et débarque dans la ville d’Asnières en région parisienne. Pratiquant déjà l’athlétisme (200 m, 800 m, 1 200 m et saut en longueur) au Golden Stars puis au Club Colonial à Fort-de-France, son entraîneur martiniquais l’incite à rejoindre un club de l’Hexagone dans le but d’intégrer, plus tard, l’Équipe de France d’Athlétisme. “Je me souviens qu’il faisait un froid de canard et que je n’étais pas habillée chaudement. Ma mère, mon beau-père et ma soeur m’accompagnaient au stade de Colombes, c’était la première fois que nous allions à cet endroit et nous sommes arrivés en retard ce qui n’a pas du tout plu à l’entraîneur. Je ne comprenais pas sa réaction, j’étais dans un profond désarroi. J’ai alors décidé de laisser tomber ce sport”, raconte Jerryka.

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Des expériences dans la coiffure, le maquillage et la mode 

Sportive dans l’âme, la jeune fille se tourne vers des sports en salle comme l’haltérophilie, la musculation et, pendant un an, elle pratique même le taekwondo. “Un jour, ma mère était venue à Asnières, j’étais dans une station de bus, j’avais pris 18 kilos et j’étais baraquée. Elle avait besoin d’un renseignement et elle m’a dit: “S’il-vous-plaît, Monsieur, pourriez-vous etc. ?”. Ma propre mère ne m’avait pas reconnue, elle m’avait pris pour un homme”, raconte la jeune femme. Jerryka Jacques-Gustave décide alors d’abandonner ces sports.

Elle s’intéresse sérieusement à la coiffure. Elle obtient son diplôme de coiffeuse pour dames.À Paris, j’ai travaillé dans un salon de coiffure pour Noirs, j’étais la plus diplômée et la moins payée”, dit-elle. Ce constat poussera la jeune fille à envisager son avenir autrement. Elle travaille pour les grandes marques de cosmétiques comme L’Oréal, Christian Dior, Fashion Fair ou Chanel et elle a l’occasion de maquiller la chanteuse Princess Érika pour un clip et l’ancienne ministre Lucette Michaux-Chevry… Elle est aussi modèle pour ces grandes marques et pour des défilés de mode dans les années 80.

En 1984, la musique vient sonner à sa porte. “Un jour, je prends le métro à Paris, un homme me repère et me dit: “tu es belle, tu chantes un peu?”. Il m’explique qu’il fait partie d’un groupe et me donne rendez-vous à la rue de Lappe. Le lieu paraît plutôt glauque et il y a déjà une choriste. Le guitariste me dit qu’il joue dans un autre groupe qui s’appelle “Caribbean New song” et me propose d’en faire partie. J’ai accepté, j’y suis restée deux ans et nous avons réalisé un album”, raconte la chanteuse.

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La rencontre avec la star ivoirienne, Pedro Wognin 

En 1985, durant les séances d’enregistrement en studio, la jeune choriste rencontre d’autres artistes notamment la chanteuse Édith Lefel. Un jour, elle se trompe d’horaires et arrive à 10h00 au lieu de 14h00. Pour faire passer le temps, elle écoute les titres sur lesquels travaille l’ingénieur du son, elle se croit seule et elle fait des commentaires élogieux car cette musique lui plaît. Au bout de trois heures, surgit dans l’obscurité un homme. “L’ingénieur de son me dit: “je te présente Pedro Wognin, c’est son album que tu écoutais”. Je ne savais pas quoi dire alors je lui ai répondu: “Monsieur, je suis fan de votre musique”. Il a pris mes coordonnées”, dit Jerryka.

Cette rencontre sera un tournant important dans la vie artistique puis la vie privée de la jeune Martiniquaise. “Étant partie en vacances dans le sud la France juste après ces séances en studio, à mon retour, mon beau-père me dit: “Diablotine – c’était mon surnom – un certain Pedro a appelé en ton absence”. Au téléphone, Pedro Wognin me demande si je peux venir dans un studio d’enregistrement qui se trouve à la rue des Islettes à Paris. J’y vais, je rencontre une deuxième chanteuse, on fait de la musique africaine, de la salsa etc.”, poursuit-elle.

Internet n’existant pas encore, la jeune chanteuse ne peut pas “googler” Pedro Wognin afin de savoir avec qui elle collabore vraiment. En 1986, elle part en tournée en Côte d’Ivoire avec l’artiste africain et elle se rend compte qu’il est une star dans son pays : “On lui déroulait le tapis rouge depuis l’aéroport jusqu’au stade”, dit-elle. Elle est même invitée au Palais présidentiel par le président Félix Houphouët-Boigny lui-même mais elle ne peut pas y aller…

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Chanter dans des pianos bars chic de Paris 

Sur le continent africain, Jerryka Jacques-Gustave, la métisse afro-indo-vietnamienne, se sent chez elle. Peut-être parce que sa mère lui avait dit que son véritable père avait aussi des racines en Haute-Volta, l’actuel Burkina Faso… Précisons que la jeune femme fera la connaissance de son père naturel en 1994 en Martinique chez ses grands-parents – qui avaient eu 18 enfants – c’est-à-dire onze ans après son départ pour l’Hexagone. “J’essayais de le trouver parmi tous les membres de la famille qui étaient présents (…) C’était émouvant”, se souvient-elle. Elle nous montre une photo de son père…

À son retour de Côte d’Ivoire, elle doit honorer des contrats pour chanter dans le sud de la France : “je devais me produire notamment à Marseille, Juan-Les-Pins et Cannes dans le piano-bar “Le Prétexte” appartenant à Mme Guérini. J’étais accompagnée par l’organiste André Thus et j’avais seulement trois semaines pour apprendre 60 morceaux”, se souvient-elle. Ensuite, elle remonte à Paris pour également chanter dans des bars sur les Champs-Élysées comme le “Back Street” qui appartient au chanteur français Johnny Hallyday, “Le Garage”, “Le Pavillon Dauphine”, le palace “Le George V” etc. “Lorsque j’ai appelé ma mère pour lui dire que je chantais dans des bars, elle a réagi très violemment (…). Elle m’a dit que c’était des trucs de prostituées. Pour la rassurer, je l’ai invitée à venir voir là où je travaillais, elle s’est calmée car elle a vu que c’était des établissements chic et corrects (…)”, raconte l’artiste. Le hasard existe-t-il vraiment dans la carrière de Jerryka Jacques-Gustave ? Le piano bar dénommé “Le Garage”, situé à la rue Washington à Paris où elle chante, est dirigé par Cathy Rosier qui a joué dans le film “Le Samouraï” avec l’acteur français Alain Delon. Elle apprend alors que sa mère a été la nounou de cette ancienne actrice… “Cathy Rosier est depuis devenue ma marraine dans ce métier. Elle m’a conseillé, m’a appris à m’habiller, m’a offert une paire de bottines en vachette qui avait, à l’époque 40 ans, je la porte parfois (…)”, affirme la chanteuse martiniquaise.

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Une licence en musicologie à l’Université de Paris VIII 

Quatre années après leur rencontre, Pedro Wognin qui n’est jusque-là que son ami et son collègue de travail devient son compagnon dans la vie. C’est d’ailleurs à ce moment-là que naît le groupe de chant a cappella “Nipa”. “Nous fredonnions en faisant la cuisine: il chantait, je lui répondais en chantant (…) Puis, Pedro a pensé qu’il serait nécessaire que je retourne en Côte d’Ivoire pour me plonger dans la culture locale et apprendre à bien prononcer les langues”, déclare l’artiste.

Malgré les nombreuses propositions professionnelles, Jerryka Jacques-Gustave comprend qu’il faut qu’elle soit armée pour bâtir une carrière dans le show-business. Elle décide de se former. Aujourd’hui, le curriculum vitae de l’artiste martiniquaise est très fourni. Entre 1985 et 1989, elle suit des cours au Conservatoire La Schola Cantorum, au Conservatoire de Clichy et à l’École de jazz et musique actuelles Le CIM. Elle pratique aussi six années de modern jazz et de danse africaine. En 1997, elle obtient une licence de musicologie à l’Université de Paris VIII. Cette même année, sa fille Noémi naît en Guadeloupe, elle a d’ailleurs des talents artistiques comme ses parents car, aujourd’hui, elle compose et chante ses chansons…

En plus d’être une artiste qui chante en plusieurs langues (français, créole, anglais, russe, hébreu, arménien, italien, abouré, ashanti, espagnol et arabe etc.), Jerryka Jacques-Gustave est aussi une musicienne qui joue du piano et de l’harmonica.

Ses prestations sont également nombreuses et variées, durant ces dernières années.

En ce qui concerne les festivals à Paris, de 1985 à 2007, elle participe au “Festival Banlieue Bleue” aux côtés de Cheick Tidiane Seck, Mama Kouyate ainsi qu’au premier “Festival du Gospel”. Elle est présente en Martinique pour le “Festival international de la chanson féminine, Le Chant des Sirènes”, organisé par Éric Virgal et Harry Diboula.

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Des festivals et concerts aux quatre coins du monde

En Indonésie, elle est la lead vocal du groupe “Black Diamonds” lors du “Java Jazz” où sont aussi présents des artistes comme Marcus Miller, Chaka Khan, Franck McComb. En 1990, 2000 2003, elle se produit au “Harry’s Bar” lors du “Montreux Jazz Festival” en Suisse, avec des artistes comme Nathalie Cole ou Steve Cooper. Elle chante à la soirée de gala du “Festival du Cinéma Américain” à Deauville et lors de l’hommage au réalisateur français Gérard Oury à l’occasion du “Festival du Film Français” à La Baule.

Elle donne des tas de concerts à cette même période. En effet, en France hexagonale, elle participe à “Voix de Femmes”, un concert pour la sortie du vaccin contre le cancer du col de l’utérus aux côtés de Diana Schydlowsky (classique), Stéphy Haik (jazz), Marie Martin (variété française). Au “Café Barge”, elle donne une série de concerts avec son groupe, “Woï, Woï, Woï”, composé de 4 à 12 musiciens. Elle devient aussi la chanteuse attitrée (prestations voix, instruments, danse) au cabaret “Les Trois Mailletz”. Elle est présente au “Trophée du Cigare” et au showcase “Dis L’heure 2 zouk” avec Passi où elle interprète 2 titres qu’elle a composés, avec Lynnsha, Harry Diboula, Lanata, Jacob Desvarieux, Jocelyne Labylle, Lorenzo… À Stains, dans la région parisienne, elle joue dans une comédie musicale pour les retraités de la mairie. Elle débarque en Guadeloupe pour chanter pendant trois mois au “Wallys Café”. Elle part en tournée avec Pedro Wognin en Côte d’Ivoire. Elle se rend au Liban pour une tournée et chante lors du gala de Miss Liban. Elle se produit lors de l’inauguration des boutiques Louis Vuitton en France, à Monaco, en Allemagne, Grande-Bretagne, Espagne, Suisse et au Japon. Elle chante aussi en Sardaigne lors d’un concert aux cotés de Bonnie Tyler… Elle sillonne l’Europe et les États-Unis pour des prestations avec des chefs d’orchestre tels que Dov Amiel, Paul Copo, Samy Goz, André Cyriel etc.

Par ailleurs, en 2001 et 2005 à Los Angeles, elle participe aux défilés de mode du Fashion Show & Music pour le designer africain Issa Sorogo.

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Des prestations privées pour les grands de ce monde 

Ses prestations privées sont innombrables. Par exemple, entre 1992 et 2009, elle chante à Paris lors du mariage de Lara et du premier ministre libanais Saad Hariri ; à Arles, elle chante aux côtés de Johnny Hallyday lors du mariage de l’acteur français Jean Reno et de Zofia, parmi les invités de marque, il y a des hommes politiques et des artistes andalous de renom ; dans le sud de la France, elle assure la première partie du concert de Whitney Houston, lors d’un mariage franco-russe ; en Sardaigne, elle fait entendre sa voix lors d’un mariage gréco-américain où se produisent aussi Diana Ross et Mick Jagger. Au Venezuela, elle est avec le “Big Band Samy Goz” pour un concert à l’occasion du mariage de la fille de Ricardo Sisneron où sont présentes des personnalités politiques des États-Unis et d’Amérique latine.

Elle se produit à Moscou, en Russie, pour l’anniversaire d’une grande personnalité, au Cameroun à l’anniversaire du footballeur Roger Milla, en Sardaigne à l’anniversaire du fils du Roi Fahd d’Arabie Saoudite, au Maroc elle est invitée à chanter pour la famille royale lors d’un anniversaire en présence du Roi.

Au Gabon, lors du réveillon de la Saint-Sylvestre, elle se produit pour le Président de la République: elle est une meneuse de revue dans une comédie musicale, la chorégraphie est de Moïse Rippon. À Dubaï, elle chante également pour le réveillon du 31 décembre au “Burj Al Arab” – classé “meilleur hôtel du monde” avec 7 étoiles – puis, pendant quatre mois, elle chantera au piano bar de l’établissement et sera invitée à chanter pour le Cheick Mohamed.

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Un diplôme d’éducatrice de santé 

De 2006 à 2008, en France, l’artiste assure des prestations comme soliste à la radio. En effet, les auditeurs peuvent entendre sa voix sur France Culture dans l’émission Ça me dit l’Après-midi”, animée par Frédéric Mitterrand. En 2005, sur la chaîne de télévision, France 2, elle est la choriste de Sylvie Vartan dans des émissions comme “Thé ou Café” de Catherine Ceylac, “Vivement Dimanche” de Michel Drucker et “Au Rythme du Coeur” aux côtés de chanteuses comme Lara Fabian, Chimène Badi et Liane Foly.

Inlassable, Jerryka Jacques-Gustave prend part aussi à des événements de 2007 à 2010. À Paris, à la demande de la Présidence de la République, elle chante lors la soirée caritative organisée à l’occasion de la 7e édition de l’“Opération Cartes Blanches”, sous le haut patronage de Carla Bruni-Sarkozy. Toujours, dans la capitale française, elle se produit lors de la Convention mondiale de l’assureur Gan. Elle chante à Cannes où le Groupe Fiat présente ses nouvelles gammes de voitures citadines et agricoles. À Courchevel, elle est avec David Kaplan pour des concerts durant le Noël russe orthodoxe. Elle se produit en Europe pour l’inauguration du voilier (5 mâts), “Le Club Med”, avec Henri Giscard D’Estaing. Elle travaille aussi au Sénégal à l’occasion de la soirée annuelle des cigares “Habanos”, organisée par Salwa Safieddine surnommé “El Fumador”.

Précisons qu’en 2009, Jerryka Jacques-Gustave obtient le diplôme de la Faculté Libre de Médecine Naturelle et Ethnomédecine avec la “mention Bien”. Aujourd’hui, elle est éducatrice de santé en naturopathie, phytothérapie et aromathérapie. Cela tombe bien ! Cette hygiène de vie lui est nécessaire pour mener son intense carrière artistique.

La voix de Jerryka Jacques-Gustave plaît également à des artistes qui veulent qu’elle soit enregistrée sur leurs CD et DVD. Johnny Hallyday est l’une de ces stars.

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La choriste en chef de Johnny Hallyday 

L’artiste se souvient comme si c’était hier de cette collaboration artistique. “Pedro et moi, nous venions de nous séparer. Un jour, il m’appelle et me dit qu’Éric Bamy (la doublure de Johnny Hallyday qui est décédé, il y a 2 ans) cherche à me joindre. Je contacte celui-ci et il m’apprend qu’il y aura bientôt un casting de trois choristes pour Johnny Hallyday. Je téléphone à deux autres copines des Antilles-Guyane: Jessica Plézel et Johanna Ferdinand. Pour ce casting, il y avait 118 groupes de 3 filles venus de partout et, souvent, il arrive que l’on prenne une fille par groupe (…) C’est vrai que des années auparavant, j’avais travaillé au piano bar de Johnny “Le Back Street”, j’avais eu l’occasion de le rencontrer un soir et il m’avait juste salué (…)”, raconte-t-elle. Trois ou quatre jours plus tard, Jerryka apprend qu’elles ont été choisies toutes les trois et qu’elles vont préparer le concert au Stade de France de Johnny Hallyday. Mais, l’organisation a besoin d’une 4e puis d’une 5e choriste, Angéline Annonier et Sophia Nelson qui est originaire du Ghana viennent rejoindre le trio. Étant la choriste en chef de la star française, la Martiniquaise fait les arrangements de choeurs, elle enregistre des cassettes audio pour les quatre autres choristes et elle organise des répétitions à Paris avant le grand départ en Californie. Une chose est sûre: elles doivent parfaitement connaître 51 titres de Johnny Hallyday. “Chez moi, j’avais travaillé jour et nuit devant mon piano, ma mère venait sur la pointe des pieds m’apporter une assiette. Mais lorsque nous sommes arrivées à Los Angeles, nous étions prêtes pour commencer les répétitions en studio avec des musiciens américains. Là-bas, c’était la vie de star, chaque choriste avait sa chambre, nous roulions dans des voitures décapotables (…)”, poursuit la chanteuse.

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Johnny et Laétitia Hallyday invités à dîner chez sa mère 

Aux États-Unis, elle rencontre entre autres la chanteuse Sylvie Vartan (avec qui elle travaillera après, comme nous l’avons déjà écrit) et son mari américain Scotti, David (le fils de Johnny et Sylvie), la star américaine Lionel Richie avec qui elle échange car elle le trouve très sympathique.

De retour en France, Johnny Hallyday, ses musiciens et choristes remplissent le Stade de France pour ce concert mémorable, “Allumer le Feu” en 1998. Jusqu’en 2002, Jerryka Jacques-Gustave chante avec le chanteur français lors de tous ses concerts à Paris et en Province.

Un soir, Johnny et Laétitia sont même venus dîner chez la mère de Jerryka. “J’étais en train de dire à Éric Bamy que ma mère allait préparer des plats à base de crabe et qu’il serait le bienvenu. Johnny qui passait dans le couloir a entendu notre conversation et m’a dit: “Quoi? Ta maman fait du crabe et tu ne m’invites pas?”, alors, je l’ai invité aussi. Johnny et Laétitia sont arrivés vers 19h30 et sont repartis vers 1h du matin. Nous étions 17 à table, quelques membres de ma famille et des copains. Il y avait du punch fait avec du rhum de 78°. C’était une soirée très sympa”, se souvient-elle.

Évidemment, en apprenant le décès de la star française le 5 décembre 2017, l’artiste martiniquaise a du chagrin : “Je savais, comme tout le monde, qu’il était malade mais je ne pensais pas qu’il allait partir si rapidement. Il voulait être Jean-Philippe Smet chez lui et Johnny Hallyday sur scène. Il était très timide mais quand il était à l’aise, il se lâchait, il rigolait. Nous étions très complices. Il disait aux journalistes en parlant de moi: “celle-là, c’est ma meilleure choriste!” Il aimait les vrais gens. C’était une belle personne”, déclare-t-elle.

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Des CD & DVD enregistrés avec différentes stars 

Dans la discographie de Jerryka Jacques-Gustave, il y a le CD live et le DVD à la Tour Eiffel, à l’Olympia et au Parc des Sceaux en 2000 et le CD “Allumer le Feu” au Stade de France en 1998 de Johnny Hallyday. Cette même année, elle enregistre aussi deux titres en tant que choriste de la chanteuse canadienne Mylène Farmer à Los Angeles. Sa voix est aussi sur un CD (2004) et deux DVD live (2004 et 2008) de Sylvie Vartan au Palais des Congrès ainsi que sur deux titres du CD “Odyssée”, sur le CD “Dis L’heure 2 Zouk” et sur le DVD “30 ans Chrono” de Passi. Évidemment, elle figure sur les CD de “Nipa” sortis en 1993 et 1998. En 1994, elle interprète aussi deux titres sur l’album “Paris Groove Up”, sorti chez Carrère Musique, et le single “Here we go again” sera la bande originale du film “À la Folie” de Diane Kurys avec les actrices Béatrice Dalle et Anne Parillaud. N’oublions pas sa participation en 1987 à l’hommage rendu à l’écrivain Aimé Césaire à Fort-de-France en Martinique avec Jean-Pierre Coco et le CD de ses débuts en 1985 avec le groupe “Caribbean New Song” sorti chez Debs Music.

La chanteuse a également l’opportunité de tourner dans des spots publicitaires, par exemple pour Orange, destiné à l’Afrique francophone, en 2002 et pour Uncle Ben’s, en 1995.

Aujourd’hui, la chanteuse et musicienne martiniquaise, Jerryka Jacques-Gustave, continue de parcourir le monde afin de poursuivre sa brillante carrière, commencée il y a plus de trente ans…