
Pour la 3e fois consécutive, Pascal Foy, le sculpteur sur bois originaire de l’île de Terre-de-Haut aux Saintes, a participé à La Pool Art Fair Guadeloupe qui a eu lieu du 14 au 16 juin à Pointe-à-Pitre. Son stand où il exposait des façades de maisons créoles anciennes a été très visité par les amoureux de l’art et du patrimoine local.
Pascal Foy est un amoureux de l’habitat local. Il faut dire que le sculpteur est né dans une très grande maison créole à Terre-de-Haut aux Saintes dans l’archipel de la Guadeloupe.
Auparavant, il créait des meubles; il a par exemple sculpté une table en pont de bateaux. “En 1990, j’ai eu l’idée de sculpter des façades de maisons créoles. J’ai d’abord “flashé” sur la façade d’une maison très ancienne appartenant à ma famille; elle a été construite avant 1928, le violent cyclone de cette année-là lui a causé quelques dégâts, elle a été réparée. Plusieurs de mes ancêtres y ont vécu dont une grande tante qui était nonne. Cette maison est devenue mon atelier et c’est là que je trouve mon inspiration”, raconte l’artiste. Après avoir réalisé cette première façade, Pascal Foy décidait de s’attaquer à une autre façade : “un ami m’a apporté une photo d’une autre maison pour que je sculpte sa façade. J’ai trouvé cela très bien alors j’ai continué et, en 1991, j’ai abandonné mon métier d’ébéniste pour devenir sculpteur sur bois”, poursuit-il.
Un voyage à travers l’architecture créole
Près de 30 ans plus tard, Pascal Foy ne regrette pas d’avoir choisi cette voie artistique pour montrer son amour du bois, de l’architecture créole. Pendant ces décennies, il n’a pas reproduit uniquement les façades des charmantes maisons des îles de l’archipel guadeloupéen comme Terre-de-Haut, de Terre-de-Bas, Basse-Terre, Grande-Terre ou Marie Galante. En effet, il a examiné puis sculpté également les façades des maisons de plusieurs îles de la Caraïbe et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. “J’ai voyagé en Martinique, en Dominique, Saint-Martin et Saint-Barthélemy pour voir ces maisons de près, j’ai aussi travaillé à partir de photos dans des livres. Dans chacune de ces îles caribéennes, l’architecture se ressemble mais il y a des différences”, déclare-t-il.
Pascal Foy réalise ses oeuvres avec du bois brut (cèdre), du bois de récupération, du contreplaqué, de la tôle ondulée, des gonds, des crochets etc. Et, il nous montre même une façade dont certaines parties ont été faites avec du bois datant de plus de cent ans…
C’est la troisième fois que le sculpteur participe à la Pool Art Fair Guadeloupe, cette grande exposition internationale d’artistes qui se tient chaque année dans l’île. Et, comme toujours, son stand a attiré de très nombreux visiteurs : “les gens apprécient de voyager dans le temps et ils posent beaucoup de questions. Ils peuvent revoir toute leur vie à travers mes oeuvres. Certains me disent qu’ils sont nés dans une maison créole, qu’ils ont habité dans ce type de maison… Je montre et je défends le patrimoine avec mes sculptures”, dit-il.
3 prix en Belgique et France hexagonale
Sa clientèle est composée de tout type de personnes et de toute nationalité (française, belge, américaine, allemande etc.). Il se souvient qu’à deux reprises des touristes fortunés originaires de Dubaï (une femme puis un homme) qui séjournaient sur leur yacht aux Saintes sont venus dans son atelier à Terre-de-Haut pour acquérir l’une des ses oeuvres…sans marchander.
Pour le moment, l’atelier de l’artiste – l’ancienne maison familiale – qui s’appelle “Kaz an Nou” est fermé au public car il a subit quelques dégâts suite au passage du cyclone Maria en 2017.
Outre la Guadeloupe, l’artiste a exposé ses oeuvres en France hexagonale (Paris, Sud de la France), Belgique, Martinique, Saint-Barth… En 1994 et 1996, Pascal Foy a obtenu un diplôme de l’Académie Internationale des Arts Contemporains de Belgique. Il a aussi participé au 12e Salon des Artistes Peintres et Sculpteurs Français d’Outre-Mer qui s’est tenu du 16 octobre au 5 novembre 2000 à l’Espace Reuilly à Paris; il a obtenu le 5e prix du concours qui lui a été remis par le maire de Paris de l’époque, Jean Tibéri.
“Dieu me donne la vie pour créer de belles choses. Avec mon art, je sculpte des choses anciennes et je permets aux gens de revivre leur passé, leurs bons moments”, affirme l’artiste.